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Une assemblée publique fait ressortir les risques d’Énergie Est pour Winnipeg, Shoal Lake et ailleurs

WINNIPEG – Maude Barlow du Conseil des Canadiens et Daryl Redsky de la réserve no 40 du lac Shoal sont les instigateurs d’une assemblée publique complémentaire prévue aujourd’hui pour présenter de nouveaux éléments démontrant clairement les risques graves posés par le projet de pipeline Énergie Est de TransCanada qui, avec une capacité de transport de 1,1 million de barils par jour, sème la controverse. L’événement aura lieu à 19 h (HAC) à l’hôtel Fort Garry, situé au 222, avenue Broadway, Winnipeg (Manitoba).

« Les faits continuent de démontrer que le projet Énergie Est ne comporte que des risques et très peu d’avantages », affirme Maude Barlow, présidente nationale du Conseil des Canadiens. « De nouveaux rapports confirment le risque inacceptable pour les cours d’eau en cas de déversement de bitume dilué, remettent en question les prétentions de TransCanada en matière de création d’emploi et démontrent qu’il s’agit principalement d’un pipeline d’exportation qui mine la capacité du Canada à lutter contre les changements climatiques. »

« L’eau nous donne la vie ; notre travail consiste à protéger ce cadeau vital », ajoute Daryl Redsky, agent de consultation de la réserve no 40 du lac Shoal. « Énergie Est constitue une menace bien réelle pour le bassin versant du lac Shoal. »

Le seul fait de remplir le pipeline Énergie Est pourrait générer jusqu’à 32 millions de tonnes de pollution carbonique, soit plus que la pollution produite par le Manitoba tout entier en une année. À lui seul, le projet Énergie Est menace de faire exploser le bilan carbone du Canada — conçu pour limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés Celsius — en à peu près 19 ans, sans parler de la cible plus valable et plus ambitieuse de 1,5 degré Celsius appuyée par le Canada à Paris.

« Nous devons reconnaître l’importance de la question des changements climatiques », insiste Michael Matczuk, porte-parole de la Manitoba Energy Justice Coalition (coalition manitobaine pour la justice énergétique). « Rien que pour cette raison, nous devons rejeter le projet de pipeline Énergie Est. Même si Winnipeg et le Manitoba ne sont pas encore prêts à affronter la crise climatique de manière adéquate, ils doivent immédiatement reconnaître leurs obligations et se prévaloir de leur droit légal de protéger l’eau potable de Winnipeg contre le pipeline. » Le pipeline ne pourrait être à un endroit plus dangereux pour l’eau potable de Winnipeg.

Le pipeline doit traverser le bassin versant du lac Shoal, faisant courir un risque de déversement au territoire traditionnel d’Iskatewizaagegan (réserve no 39 du lac Shoal) et de la réserve no 40 du lac Shoal. Un éventuel déversement pourrait atteindre l’aqueduc en béton, aujourd’hui centenaire, qui alimente Winnipeg en eau potable à partir du lac Shoal sur une distance d’environ 100 kilomètres. Le vieux gazoduc destiné à être converti en pipeline est situé à seulement deux mètres sous l’aqueduc.

Les risques de contamination sont extrêmement importants pour le réservoir Deacon de Winnipeg en cas de déversement à grande échelle ou de petites fuites non détectées dans l’étendue de marais et de marécages qui entourent l’aqueduc. Le système de détection de fuites de TransCanada est incapable de détecter une fuite inférieure à 1,5 pour cent de la capacité du pipeline. Cela signifie que jusqu’à 2,62 millions de litres de pétrole pourraient se déverser chaque jour à l’insu de TransCanada. En seulement 48 heures, nous pourrions être aux prises avec le pire déversement de pétrole dans l’histoire du Canada.

« L’eau est sacrée pour nous, et nos enfants et petits-enfants sont là pour nous rappeler pourquoi nous devons protéger et préserver notre eau », a noté Chickadee Richard, un avocat du territoire visé par le Traité 1, dans son discours de bienvenue et de présentation de l’assemblée publique ce soir. « L’eau est source de toute vie, et toute vie est faite d’eau. Sans eau, il n’y a aucune vie possible. Il est important pour nous, être humains, de nous unir et de faire preuve de compassion et de bonne volonté pour protéger notre eau sacrée. »

« Énergie Est est une crise d’unité nationale, mais elle n’oppose pas l’est et l’ouest du pays comme voudraient le faire croire le premier ministre Wall et ses collègues », a ajouté Mme Barlow. « Elle met à l’épreuve notre capacité à nous unir autour d’un objectif commun, soit celui de protéger nos cours d’eau. »

L’assemblée publique gratuite est présentée conjointement par le Conseil des Canadiens et la Manitoba Energy Justice Coalition. L’événement est commandité par le Wilderness Committee Manitoba Field Office, l’Association étudiante de l’Université de Winnipeg (UWSA), Fun Class (UWSA), 350.org et le Boreal Action Centre.

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